Fonctionnement
 ANTIBIOTIQUES ANTIBACTERIENS de la famille des bêta-lactamines du groupe des céphalosporines de 3ème génération, Code ATC: J01DA13.
(J: Anti-infectieux)
La ceftriaxone est une céphalosporine semi-synthétique à très large spectre d'action et résistante aux bêta-lactamases.
SPECTRE D'ACTIVITE ANTIBACTERIENNE
Les concentrations critiques séparent les souches sensibles des souches de sensibilité intermédiaire et ces dernières, des résistantes :
S £ 4 mg/l         et         R > 32 mg/l
CMI pneumocoque : S £ 0,5 mg/l           et         R > 2 mg/l        (voie parentérale)
La prévalence de la résistance acquise peut varier en fonction de la géographie et du temps pour certaines espèces. Il est donc utile de disposer d'informations sur la prévalence de la résistance locale, surtout pour le traitement d'infections sévères. Ces données ne peuvent apporter qu'une orientation sur les probabilités de la sensibilité d'une souche bactérienne à cet antibiotique.
Lorsque la variabilité de la prévalence de la résistance en France est connue pour une espèce bactérienne, elle est indiquée dans le tableau ci-dessous :
Catégories
		 Fréquence de résistance acquise en France (> 10%) (valeurs extrêmes)
		 
ESPÈCES SENSIBLES
		  
		 
Aérobies à Gram positif
		  
		 
Staphylococcus méti-S
		  
		 
Streptococcus 
		 
		 
Streptococcus pneumoniae 
		15 - 35 %
		 
Aérobies à Gram négatif 
		 
		 
Borrelia burgdorferi
		  
		 
Branhamella catarrhalis
		  
		 
Citrobacter freundii
		 20 - 30 %
		 
Citrobacter koseri
		  
		 
Enterobacter
		 20 - 40 % 
		
Escherichia coli
		  
		 
Haemophilus influenzae
		  
		 
Klebsiella
		 0 - 20 %
		 
Morganella morganii
		  
		 
Neisseria y compris Neisseria meningitidis 
et Neisseria gonorrhoeae
		  
		 
Proteus mirabilis
		  
		 
Proteus multocida
		  
		 
Proteus vulgaris
		  
		 
Providencia
		  
		 
Salmonella
		  
		 
Serratia
		 20 - 30 %
		 
Shigella
		  
		 
Yersinia
		  
		
 
Catégories
		 Fréquence de résistance acquise en France (> 10%) (valeurs extrêmes)
		 
Anaérobies
		  
		 
Clostridium perfringens
		  
		 
Fusobacterium
		 15 - 20 %
		 
Peptostreptococcus
		  
		 
Prevotella
		 15 - 20 %
		 
ESPÈCES RÉSISTANTES
		  
		 
Aérobies à Gram positif
		  
		 
Entérocoques
		  
		 
Listeria
		  
		 
Staphylococcus méti-R *
		  
		 
Aérobies à Gram négatif
		  
		 
Acinetobacter baumannii
		  
		 
Burkholderia cepacia
		  
		 
Pseudomonas aeruginosa
		  
		 
Stenotrophomonas maltophilia
		  
		 
Anaérobies 
		 
		 
Bacteroides fragilis
		  
		 
Clostridium difficile
		  
		
*    La fréquence de résistance à la méticilline est environ de 30 à 50 % de l'ensemble des staphylocoques et se rencontre surtout en milieu hospitalier. 
 Indications
 En pratique hospitalière
·         Infections sévères dues aux germes sensibles à la ceftriaxone, en particulier les septicémies, les endocardites et les méningites à l'exclusion de celles à Listeria monocytogenes.
·         Maladie de Lyme disséminée lors de:
o        la phase précoce avec méningite (stade secondaire),
o        la phase tardive avec manifestations systémiques neurologiques et articulaires (stade tertiaire).
·         Prophylaxie des infections post-opératoires pour les résections transuréthrales de prostate.
En pratique de ville
Les indications sont limitées :
·         à la poursuite de traitements débutés à l'hôpital;
·         aux infections respiratoires basses, dans les formes sévères, en particulier chez les sujets à risques (sujet âgé, alcoolique, immunodéprimé, tabagique et insuffisant respiratoire...), notamment:
o        pour les pneumopathies bactériennes (pneumocoque, présumées à bacilles Gram négatif),
o        pour les poussées aiguës de bronchite chronique, généralement en deuxième intention;
·         aux infections urinaires sévères et/ou à germes résistants:
o        pyélonéphrites aiguës,
o        infections urinaires basses associées à un syndrome septique,
o        poussées aiguës de prostatites chroniques.
Il est nécessaire que le diagnostic soit porté avec certitude et de s'assurer de l'absence de nécessité d'un traitement chirurgical.
·         à certaines otites moyennes aiguës de l'enfant et du nourrisson, en cas d'échec ou d'impossibilité d'assurer un traitement adapté par voie orale, c'est-à-dire :
a) en cas d'échec d'un traitement conventionnel probabiliste préalable de 72 heures, défini par la persistance, la réapparition ou l'aggravation de la symptomatologie ou encore l'apparition d'une otorrhée; cette situation nécessite une documentation bactériologique par paracentèse ou prélèvement de l'otorrhée.
ou
b) exceptionnellement, chez le nourrisson de moins de 30 mois, le traitement de l'otite moyenne aiguë par la ceftriaxone est envisageable en première intention en alternative aux traitements oraux, en cas d'impossibilité d'assurer un traitement adapté par voie orale, tout particulièrement en cas d'otite moyenne aiguë suspectée d'être dûe au pneumocoque dans les régions à forte prévalence de résistance du pneumocoque à la pénicilline;
·         à l'antibiothérapie d'urgence avant hospitalisation en cas de suspicion clinique de purpura fulminans, c'est-à-dire devant un état fébrile associé à un purpura comportant au moins un élément nécrotique ou ecchymotique, et ce quel que soit l'état hémodynamique du patient.
Il convient de tenir compte des recommandations officielles concernant l'utilisation appropriée des antibactériens.